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"On ne connait pas bien l'origine du nom de l'Ile de la Grande Jatte. Nom d'une guinguette ? D'une ferme où l'on servait des jattes de lait ? Il semble que nul ne le sache vraiment. Ces lieux ont souvent été voués aux loisirs et aux plaisirs. Pavillon de chasse de Napoléon III, prolongation du Parc Royal du Roi Louis-Philippe, lieux de baignade, de promenade et de pique-nique peints par Georges Seurat, lieu galant que fut le Bal des Artilleurs au XVIIIe siècle et qui a vu se dérouler bien des duels. Aujourd'hui, à deux encâblures de Paris et de l'univers minéral de La Défense, l'Ile de la Jatte est une terre de tranquillité. Ile oubliée sauf des pêcheurs, des rameurs, des joggeurs et des pubeurs qui ont, en commun, un appétit particulier pour les atmosphères champêtres. L'Ile de la Jatte recèle des trésors de dépaysement"
Bibliographie :
Encore un site extraordinaire de <Dominique Césari> : Parcs à fabriques de la région parisienne: De Monceau à l'île de la Jatte "Philippe d'Orléans était cousin du roi et portait le titre de duc de Chartres avant d'accéder en 1785 au titre de duc d'Orléans à la mort de son père. L'ensemble du parc et du château s'appellera la "folie de Chartres". Après l'achat d'une parcelle réduite en 1769, il fit construire par l'architecte Colignon un pavillon octogonal, à deux étages, achevé en 1773. Par la suite furent ajoutées quatre galeries en étoile prolongeaient au rez de chaussée quatre des pans, mais l'ensemble gardera son unité. Le plan inusité et l'extravagance du décor annonçaient la volonté de se singulariser. Acquis aux idées nouvelles et espérant un avenir politique dont le système monarchique le privait, Philippe d'Orléans s'engagea dans la Révolution, devint Philippe Egalité et vota la mort du roi. Il fut guillotiné dès le début de la Terreur, le 6 novembre 1793 . Le fils de Philippe Egalité, futur Louis-Philippe, reprit possession du bien à la Restauration. Le délaissant quelque peu, il jeta son dévolu sur l'île de la Jatte à Neuilly où il créa à partir de 1821 un jardin enchanté prolongeant le parc de son château de Neuilly, la "réserve du roi", situé sur la rive, aménagé à l'anglaise. Il y donna des fêtes extraordinaires, qui marquèrent leur temps. Un peu avant 1830, il y fit transporter le temple de Mars du parc Monceau, transformé en temple de l'amour."
Un dimanche après-midi à l'île de la
Grande Jatte :
"Ayant à peine terminé Une baignade à Asnières
(1883-1884), Seurat se lance dans la réalisation d'une nouvelle grande
composition, dont il trouve le sujet sur la rive opposée de la Seine. Il
s'agit à nouveau d'un manifeste de ses recherches sur les couleurs et leur
mélange optique, que préparent 33 études peintes – que l'artiste nomme des
«croquetons» – et 28 dessins. Les lettres de Seurat, en particulier au
critique Félix Fénéon, nous renseignent sur ses méthodes de travail: le matin
est consacré aux esquisses en plein-air, tandis que l'après-midi et le soir
sont consacrés au tableau définitif qu'il peint à la lumière artificielle.
La Grande Jatte représente une journée
ensoleillée au bord de la Seine, au nord-ouest de Paris, et insiste sur
l'élégance vestimentaire des personnages. Mais leur aspect hiératique et la
composition trop strictement ordonnancée rebutent les critiques, à qui l'œuvre
est présentée dans le cadre de la huitième et dernière exposition
impressionniste. Quelques mois plus tard, Seurat reprend son tableau en
systématisant l'usage des points de couleurs et, en 1889, il insère une bande
pointillée peinte entre la toile et le cadre."
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Le
Pont de Courbevoie :
1886/1887
"La recherche de la profondeur a hanté les artistes de tous les temps. Les Egyptiens, les Primitifs, les fresquistes du Moyen Age qui ignoraient ou voulaient ignorer la perspective linéaire que connaissaient les Grecs, semblaient pratiquer ce qu'on appellera bientôt un perspective plate, régie par la couleur, et beaucoup plus lyrique que la perspective classique basée sur le rôle imitatif de la seule vision rétinienne. Seurat va élargir le problème divisionniste qui ne reflète à ses yeux qu'une partie de la question. La peinture, dira-t-il, est "l'art de creuser une surface". Il envisage un nouvel espace pour donner un sens plastique aux recherches d'une lumière qu'il essaie de réaliser en fonction de ses réactions avec le sujet. Il tourne le dos à l'Impressionnisme qui proposait le contraire. Seurat tente ici une nouvelle expérience, celle de l'organisation du tableau dans une fonction purement plastique. Son tempérament de classique le sert admirablement. Le principe constructeur est celui-ci : insérer trois dimensions sur une surface à deux, sans la percer évidemment. La hantise du trou deviendra angoissante chez la plupart des grands peintres du XX° siècle. Pour creuser cette surface, Seurat procède par les contrastes et analogies classiques. Mais cette fois les jeux des lignes horizontales et verticales, des courbes, des arabesques vont intervenir et aussi ceux des ondulations linéaires de banderoles, d'oriflammes, de fouets, de courbes d'ombrelles, les diagonales de cannes, de mâts, de cheminées, dont le rythme détermine des zones de lumière, des différences d'atmosphère pour enfermer la surface spatiale dans la "perspective plate ". Tels sont résumés les principes au nom desquels le Divisionnisme et Seurat proposent une nouvelle vision de la réalité. L'oeuvre de Seurat est essentielle pour la cohésion très personnelle des moyens nouveaux qu'il a imaginés en vue de l'organisation d'un nouvel espace plastique qui a apporté à la peinture les éléments d'une satisfaction sensible inédite. Le prinicipe qui tendait à transformer la vision dynamique de l'Impressionnisme en spectacles statiques et durables amènera des réalisations que l'on jugera "figées", sauf en ce qui concerne Seurat, qui fera du Pointillisme un élément constructif et non analytique." ![]()
L'île de la grande Jatte : Claude Monet L'île de la grande Jatte :
Alfred
Sisley (1839-1899)t
Le Petit Poucet
'Branché, tout simplement. 4, Rond Point Claude Monet 92300 Levallois-Perret - 01 47 38 61 85 Le café de la Jatte ...
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